Les tribunaux ont tranché.
La décision de remise en liberté est définitive depuis ce matin 10h30.
Nous pouvons nous réjouir enfin de bon coeur.
Merci à tous pour votre présence, votre affection et votre générosité
Marie M.
La décision de remise en liberté est définitive depuis ce matin 10h30.
Nous pouvons nous réjouir enfin de bon coeur.
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Marie M.
Suite à une indiscrétion, ce site n'est désormais plus le nôtre. Il est en effet devenu accessible au public.
Afin de préserver le caractère familial et amical de ce blog nous préférons le fermer et préserver notre intimité.
Nous laissons pour mémoire les articles de Valeurs Actuelles et du Point avec l'interview de Me Lambert ainsi que notre message d'introduction.
Aux lecteurs, nous souhaitons bonne visite.
La justice fait son travail, "tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable....".
Médéric nous le connaissons, les accusations qui voudraient le salir véhiculent une image qui ne ressemble en rien à ce que nous connaissons de lui, à ce que nous avons vécu de près avec lui depuis de nombreuses années, tant dans sa famille que dans ses nombreux cercles d'amis, anciens camarades de classe, cercle des st cyriens, divers orchestres dont il fait partie (orchestre symphonique universitaire de Nantes) ou dont il était l'animateur (orchestres de rock)....
Partout où il passe, il fait l'unanimité comme un excellent camarade, un ami fidèle et sûr, un garçon serviable et enjoué, un homme réfléchi soucieux de donner du sens à sa vie, attentif aux autres, épanoui dans une famille merveilleuse et citée en exemple.
Sans oublier que c'est un poète (il a écrit et arrangé de très belles chansons), un mélomane et musicien (trompette, guitare, batterie..), un artiste (pour noel 2007 entre autres, c'est lui qui avait animé entre autres pour ses hommes à Calvi une des plus jolie crèches de Noel 2007), un grand sportif (randonnée, alpinisme, voile, parachutisme..).Et un garçon très simple, il n'aimait rien tant que les soirées entre amis pour chanter, discuter, plaisanter.
C'est parceque nous avons partagé avec Médéric des moments de joie, que nous avons connu sa sensibilité, que nous connaissons son attachement pour la légion étrangère et sa peine pour son soldat disparu, que nous faisons un point d'honneur à le défendre et rétablir la vérité.
Ce blog est un
moyen pour tous ceux qui le soutiennent ou qui veulent le soutenir d'y trouver
les dernières informations le
concernant, échanger, parler de lui, parler
pour lui.
Un long chemin reste à faire pour gagner la liberté de Médéric et ce chemin, il ne pourra se faire sans votre contribution.
Pour Médéric.
Publié le 12/12/2008 à 13:05 - Modifié le 12/12/2008 à 14:47 Le Point.fr
Par Jean Guisnel
Pierre-Olivier Lambert, avocat, assure la défense du lieutenant Médéric B. © DR
Le 4 mai 2008, le lieutenant Médéric B. commande à Djibouti un exercice
de sa section du 2e régiment étranger de parachutistes. Dans des
circonstances dont le détail reste à préciser, ce lieutenant et trois
de ses subordonnés s'en prennent à un légionnaire slovaque, Jozef
Svarusko, le frappent et l'empêchent de boire. L'homme meurt quelques
minutes plus tard d'un "coup de chaleur", selon l'enquête de
commandement. L'avocat Pierre-Olivier Lambert, qui assure la défense de
l'officier avec son confrère Alexandre Varaut, a accepté de répondre au
point.fr.
Lepoint.fr : Votre client, le lieutenant
Médéric B., a été récemment mis en examen pour "actes de torture et de
barbarie ayant entraîné la mort" d'un légionnaire slovaque, en mai
dernier, à Djibouti (
lire notre article
). Pouvez-vous nous donner votre sentiment sur cette affaire ?
Pierre-Olivier Lambert : Ce jeune officier de 26 ans est un militaire brillant, saint-cyrien à la tête bien faite, très bien noté par ses chefs, suffisamment bien classé à la sortie de Saint-Cyr pour avoir pu choisir le 2e régiment étranger de parachutistes (REP), l'une des meilleures unités au monde, le régiment d'élite dont rêvent tous les officiers. Peu après son arrivée à Calvi, il est parti pour Djibouti avec sa compagnie. Chef de section, il n'a cependant pas eu réellement l'occasion de commander son unité durant ses deux premiers mois sur place, qui ont été essentiellement consacrés, à son niveau, à des tâches administratives.
Lepoint.fr : Quelle est sa version des événements du 4 mai 2008 ?
P.-O. L. : Dans le cadre d'un exercice, et alors qu'il n'a aucune expérience de la conduite concrète d'une unité composée de professionnels aussi solides, qui ne sont pas des tendres, il reçoit l'ordre de ses chefs de conduire une marche d'entraînement de plusieurs jours dans le désert, par une température frôlant les 50 degrés. De manière incompréhensible à mes yeux, son capitaine décide de l'envoyer sur le terrain sans son adjoint, un sous-officier expérimenté retenu par d'autres tâches. Le jeune officier ne connaît pas bien ces soldats, qui ont tous des parcours et des vécus singuliers. Celui qui les connaît, qui sait les diriger et leur parler, c'est son adjoint. Quand le lieutenant part pour cette marche qui s'annonce très pénible, c'est le tout premier exercice qu'il dirige.
Lepoint.fr : Sans doute. Mais ces éléments ne permettent pas d'expliquer pourquoi et comment le légionnaire Jozef Svarusko est mort !
P.-O. L. : Ce servant d'une arme collective de la section, dont je sais le nom de légionnaire, est aujourd'hui décédé, et je ne permettrai pas de porter un jugement sur sa conduite. Toutefois, je ne veux pas dissimuler le fait qu'il n'était pas considéré comme le meilleur élément du groupe. Je ne peux pas non plus épiloguer sur le fait que ces événements se déroulent trois jours après la fête de Camerone, dont tous les légionnaires sortent généralement assez fatigués. L'après-midi, ce soldat se plaint d'une douleur au genou. Je suis désolé, mais ce n'est pas une douleur au genou qui arrête un légionnaire. La marche doit se dérouler, sans ambiguïté, dans des conditions de combat réel. Ceci dit, quand cet homme se plaint, on vérifie son genou. Son genou n'a rien, et il ne se plaint de rien d'autre. On le prend alors pour un simulateur...
Lepoint.fr : Mais c'est peu après qu'il reçoit des coups de pied, des coups de crosse de Famas. Et pas une seule fois ! Votre client est même accusé d'en avoir porté lui-même. Est-il acceptable qu'un officier cogne un soldat affaibli ?
P.-O. L. : Certainement pas. Mais dans le cas de mon client, j'évoquerais plutôt des bourrades que des coups. Il n'a certes pas empêché trois de ses subordonnés de frapper le légionnaire. J'insiste d'ailleurs sur le fait que le lieutenant Médéric B. ne conteste pas avoir commis une lourde faute. Il est conscient que ce décès est intolérable et qu'il doit rendre des comptes et être puni. Mais il n'a jamais torturé un homme. Il a commis des erreurs de jugement, et a mal conduit sa mission. Mais on ne peut être condamné que pour des actes qu'on a commis, et je demanderai avec mon confrère Alexandre Varaut qui est désormais associé à sa défense, que les faits soient requalifiés.
Lepoint.fr : Mais il y a aussi ces gestes d'une inutile cruauté. Quand par exemple il refuse que Jozef Svarusko boive l'eau que lui tendent des camarades compatissants, en lui lançant : "Santé !" et "Si t'avances plus, t'as plus d'eau !"
P.-O. L. : Il s'agit d'un geste et de mots totalement stupides et déplacés, évidemment. Mais l'instruction démontrera qu'il n'y a eu aucune volonté de la part du lieutenant de priver durablement le légionnaire d'eau. Ensuite, ce dernier s'est relevé et a repris la marche. Tout le monde y a vu la preuve qu'il s'agissait d'un simulateur qui n'avait pas sa place au REP.
Lepoint.fr : N'est-ce pas là une affirmation excessive ? Jozef Svarusko est quand même mort suite à des coups qu'il a reçus. Tels sont très clairement les résultats de l'enquête de commandement...
P.-O. L. : Cette vision des choses est contestée. Aujourd'hui, nous ne savons pas de quoi est mort le légionnaire. Il n'est pas mort des coups qu'il a reçus, il n'est pas mort de déshydratation non plus. L'instruction doit sur ce point être spécialement poursuivie. Il faut, sur ce point précis comme sur bien d'autres, inviter tous les commentateurs à la circonspection et à la mesure. La réalité est infiniment plus complexe que le laissent penser les versions que j'ai lues ici ou là. C'est pourquoi nous demanderons dès lundi sa mise en liberté devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. Il n'y a aucune justification à ce que le lieutenant Médéric B. soit mis en détention provisoire, sept mois après les faits, alors même qu'il a toujours coopéré de manière transparente avec la justice et l'institution militaire.
Lepoint.fr : La Légion est très offensive sur cette affaire, et estime que votre client n'a pas de place sur ses rangs. Vous comprenez cette position ?
P.-O. L. : La hiérarchie du lieutenant Médéric B. l'a lâché, et je le déplore. Pour autant, elle m'apparaît soucieuse de la manière dont les choses évoluent. Mon client, tout comme moi-même qui suis un ancien officier de Légion et très fier de l'être, demeure particulièrement attaché aux valeurs de la Légion étrangère qui rassemble des hommes de qualité exceptionnelle.
Sale affaire à la Légion
Marc Charuel
Un entraînement qui tourne mal dans un régiment d’élite. Des fautes individuelles et collectives. Le juge parle de “tortures” et de “barbarie”. Un gâchis.
Le lieutenant Médéric Bertaud, 26 ans, du 2e régiment étranger de parachutistes (2e Rep) de Calvi, est en prison à la Santé depuis le 5 décembre, sur la saisine de Florence Michon, juge d’instruction au Tribunal aux armées de Paris. Il a été mis en examen pour “actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner”. Explication du colonel Benoît Royal, chef du service d’information de l’armée de terre : « Les faits qui sont reprochés au lieutenant Bertaud sont très graves. Il a enfreint les règlements et bafoué tous les principes éthiques que nous apprenons à nos jeunes officiers. Il y a eu mort d’homme. »
Le 5 mai dernier, Jozef Tvarusko, 25 ans, un légionnaire slovaque de sa section, décédait lors d’un exercice à Djibouti. À première vue, cette affaire pourrait laisser croire qu’un brillant saint-cyrien peut devenir un tortionnaire, qu’un régiment d’élite abriterait des barbares, que ni Saint-Cyr, ni le commandement de la Légion étrangère n’auraient détecté ces dangers. Le rapport de commandement et les témoignages recueillis permettent d’aller au-delà de la caricature.
Le drame se noue en deux heures, dans la fournaise de Djibouti (38 degrés, 90 % d’humidité), au sein d’une unité d’élite où l’on a l’habitude – et l’obligation – de se surpasser. Au deuxième jour d’un exercice, la section Bertaud a fait halte pendant une heure. Les hommes ont mangé et bu. La progression reprend vers 14 h 30. Mille mètres plus loin, Tvarusko se plaint d’une douleur au genou. Il refuse d’avancer. Son sergent et le caporal Steanu réagissent de façon rugueuse, comme ils l’ont sans doute fait des dizaines de fois à l’entraînement. Ils le houspillent et le frappent.
Réputé simulateur, Tvarusko est « un boulet ». Il n’a pas le niveau militaire ni le niveau physique du Rep. Comment a-t-il atterri dans ce régiment d’élite et y est-il resté, malgré des sanctions répétées et cette aptitude douteuse ? Le règlement et l’éthique militaire interdisent de frapper un subordonné mais tous les gradés savent que cette méthode est parfois efficace pour remettre sur pied un soldat défaillant. « On n’est pas chez les Bisounours, témoigne un ancien du Rep. On forme des combattants de choc. On les habitue à se surpasser. »
Une décision inappropriée que le lieutenant Bertaud regrette
Bertaud arrive auprès de Tvarusko. « Il simule, mon lieutenant », lui dit le sergent, approuvé par ses caporaux. Tous le pensent. L’expertise médicale le confirmera. De fait, Tvarusko se remet en marche. Deux cents mètres plus loin, il s’effondre. Nouveaux coups. Bertaud l’admoneste. Excédé, il lui décoche un coup de pied et menace de l’abandonner sur place, sans arme et sans eau. C’est une mise en scène pour lui faire peur. Joignant le geste à la parole, Bertaud vide sa gourde et une de ses deux bouteilles. Ces gestes malheureux vont accréditer l’accusation de “tortures”.
Tvarusko repart. Le rudoiement semble avoir été efficace. Il marche 1 000 mètres. Bertaud lui fait rendre son arme mais ne donne pas formellement l’ordre de lui redonner sa bouteille d’eau. Le caporal auxiliaire sanitaire ne constate aucun symptôme de coup de chaleur imminent. Tvarusko transpire même abondamment, signe incompatible avec une déshydratation grave. À trois reprises entre 15 et 16 heures, il a réussi à s’hydrater.
À 16 heures, Tvarusko s’écarte pour aller boire. Revenu sur lui, Steanu lui arrache la bouteille et le frappe. Bertaud aussi. Il décoche à Tvarusko un coup de poing au menton (l’autopsie n’a montré aucune trace) et la marche reprend. Quelques minutes plus tard, Tvarusko perd connaissance : arrêt cardio-respiratoire. Sa température interne atteint 43,7°. Malgré les soins d’urgence, c’est fini. De quoi le légionnaire est-il mort ? En aucun cas de coups ni de déshydratation. Le médecin légiste parle d’une hémorragie digestive (qui aurait pu être provoquée par un foudroyant ulcère de stress), alors que le médecin capitaine avait diagnostiqué « un coup de chaleur grave d’emblée ».
Bertaud s’est laissé submerger par la violence. Il le reconnaît. Brillamment sorti de Saint-Cyr en juillet 2006, ce jeune officier a été dépassé. Il avait sans doute trop idéalisé ce 2e Rep dont il rêvait et mal compris les traditions internes souvent ritualisées à la lettre, oublieuses de l’esprit. Comme d’autres, il a souffert de l’absence de transmission de “savoir être” entre jeunes et anciens. Le style de son capitaine l’a dérouté : « Tout à sa mission, pas assez à ses hommes. »
Affecté en octobre 2007 au 2e Rep, Bertaud a manqué de cette indispensable formation humaine pour faire face à la situation. Djibouti, qu’il découvre au début mars, est sa première mission extérieure. L’exercice de début mai est sa première sortie dans le désert. Par malchance, son SOA, le sous-officier adjoint, n’est pas là. L’absence de cet adjudant-chef a sans doute précipité le drame.
Le SOA est un ancien. Son expérience et sa légitimité lui auraient permis de gérer cette violence. Il l’a souligné lors de son audition. L’enquête de commandement aussi : « Le lieutenant n’a pu bénéficier de l’expérience d’un cadre expérimenté et s’appuyer sur ses conseils. Il convient à l’avenir de rendre impérative lors d’activités terrain la présence du SOA lorsque le chef de section est un jeune lieutenant sortant d’école. » Ce 5 mai, Bertaud est seul. La brutalité de ses gradés lui paraît normale. Ces méthodes rugueuses n’ont-elles pas forgé toutes les unités d’élite ?
L’affaire est délicate pour la Légion : son fleuron est éclaboussé, un de ses lieutenants est en prison, un sergent et deux caporaux ont été renvoyés de l’armée. Pour l’instant hors de cause, le capitaine pourrait voir sa carrière abrégée. Pour le chef de l’État aussi, la gestion est sensible car la radiation de Bertaud est de sa responsabilité. Dans les armées, l’accusation de “tortures” et de “barbarie” indigne. La mise en détention révolte. L’attitude de l’institution à l’égard de Bertaud est sévèrement jugée : « Un lâchage éhonté ! » Des jeunes officiers ne cachent pas leur colère et leur inquiétude.
La décision de Nicolas Sarkozy sera scrutée à la loupe. Beaucoup estiment que la radiation immédiate du lieutenant le condamnerait d’emblée, sans circonstance atténuante. Le maintenir dans les cadres pour qu’il puisse démissionner permettrait au contraire de régler le problème au mieux pour l’institution et de préserver son honneur.
Calme, Médéric Bertaud veut assumer toutes ses responsabilités. Il portera toujours sur la conscience la mort de son légionnaire et il sait que son rêve de consacrer sa vie au service de son pays est brisé. Faut-il pour autant en faire un tortionnaire et l’envoyer aux assises ? Ce mercredi matin, ses avocats, Mes Alexandre Varaut et Pierre-Olivier Lambert, devaient rencontrer le juge pour une audience de référé-liberté.
http://www.valeursactuelles.com/public/valeurs-actuelles/html/fr/articles.php?article_id=3773